10 août
Je délaisse mon Leica, je n'ai pris que mon téléphotophone et une petite enceinte portable. Un fauteuil pliant. Mon chien et sa balle. Je m'éloigne des serviettes et des raquettes, de la buvette, des gens. A peine 10 minutes de marche lente, et me voilà comblé du silence des vagues. Je déplie mon fauteuil, là, non loin de la mer un peu basse, comme on plante son drapeau sur une lune conquise, une seconde et quelques, rien qu'à moi. Je fixe ce nuage, léger et isolé, maintenant nous sommes deux, deux voyageurs assis au milieu du temps calme, d'un jour sans vent, sans pluie, sans vague à larme. Le temps s'est arrêté... juste le chien qui réclame sa balle, alors que je veux voler aux côtés de mon nouvel ami étranger, au son de la musique amplifiée, violoncelle et violon, comme dans un film que je me fais, mais pas filmé. J'aurai donc quand m'aime conquis sans trop forcer un territoire, mer de ma tranquillité. Rare est le voyage tranquille pour l'éternel tourmenté. La raison est une insolente qui parle trop, trop souvent, trop fort jusqu'à crier. Je n'ai rien fait d'autre que marcher, pas si loin, pas si longtemps mais assez. Assez pour savoir que moi, mon chien, sa balle, faisons équipe pour jouer. Plus loin que la Lune, Mars ou la voie lactée, mon chemin vers ma paix est un film jamais tourné. Une image fixe, à peine ! Une photo pixels, jolie ou ratée, mais quand même un bout d'éternité. Je met là ces trois images pour preuve que je n'ai pas rêvé, pour assoir mes souvenirs grâce aux images colorées, les imprimer. Une étincelle suffit, parfois.